Fables :: Fontaine Jean de la
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КАТЕГОРИИ КНИГПОСЛЕДНИЕ ОТЗЫВЫ О КНИГАХМихаил (19.04.2017 - 06:11:11) Антихрист666 (18.04.2017 - 21:05:58) Ладно, теперь поспешили вы... (18.04.2017 - 20:50:34) Роман (18.04.2017 - 18:12:26) АНДРЕЙ (18.04.2017 - 16:42:55) СЛУЧАЙНОЕ ПРОИЗВЕДЕНИЕНе надо так. Зачем? Всё изменилось. 01.07.10 - 09:48 Хотите чтобы ваше произведение или ваш любимый стишок появились здесь? добавьте его! |
Quand cela serait, je ne saurais que mentir sur la foi d’autrui: me croira-t-on moins que si je m’arrête à la mienne? Car ce que je puis est de composer un tissu de mes conjectures, lequel j’intitulerai: Vie d’Ésope. Quelque vraisemblable que je le rende, on ne s’y assurera pas, et, fable pour fable, le lecteur préférera toujours celle de Planude à la mienne.
A Monseigneur le Dauphin Je chante les héros dont Ésope est le père, Troupe de qui l’histoire, encor que mensongère, Contient des vérités qui servent de leçons. Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons: Ce qu’ils disent s’adresse à tous tant que nous sommes; Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. Illustre rejeton d’un prince aimé des cieux, Sur qui le monde entier a maintenant les yeux, Et qui faisant fléchir les plus superbes têtes, Comptera désormais ses jours par ses conquêtes, Quelque autre te dira d’une plus forte voix Les faits de tes aïeux et les vertus des rois. Je vais t’entretenir de moindres aventures, Te tracer en ces vers de légères peintures; Et si de t’agréer je n’emporte le prix, J’aurai du moins l’honneur de l’avoir entrepris. La Cigale et la Fourmi La cigale, ayant chanté Tout l’été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue. Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau Elle alla crier famine Chez la fourmi sa voisine, La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu’à la saison nouvelle «Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l’oût, foi d’animal, Intérêt et principal.» La fourmi n’est pas prêteuse; C’est là son moindre défaut. «Que faisiez-vous au temps chaud? Dit-elle à cette emprunteuse. – Nuit et jour à tout venant Je chantais, ne vous déplaise. – Vous chantiez? j’en suis fort aise. Eh bien: dansez maintenant.» Le Corbeau et le Renard Maître corbeau, sur un arbre perché Tenait en son bec un fromage. Maître renard par l’odeur alléché Lui tint à peu près ce langage: «Hé! bonjour Monsieur du Corbeau Que vous êtes joli! que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois» A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie Et pour montrer sa belle voix Il ouvre un large bec laisse tomber sa proie. Le renard s’en saisit et dit: «Mon bon Monsieur Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l’écoute: Cette leçon vaut bien un fromage sans doute.» Le corbeau honteux et confus Jura mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus. La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf Une grenouille vit un bœuf Qui lui sembla de belle taille. Elle, qui n’était pas grosse en tout comme un œuf, Envieuse, s’étend, et s’enfle et se travaille, Pour égaler l’animal en grosseur, Disant: «Regardez bien, ma sœur; Est-ce assez? dites-moi: n’y suis-je point encore? Nenni. – M’y voici donc? – Point du tout. – M’y voilà? – Vous n’en approchez point.» La chétive pécore S’enfla si bien qu’elle creva. Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages. Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs, Tout prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages. Les deux mulets Deux mulets cheminaient, l’un d’avoine chargé, L’autre portant l’argent de la gabelle. Celui-ci, glorieux d’une charge si belle, N’eût voulu pour beaucoup en être soulagé. Il marchait d’un pas relevé, Et faisait sonner sa sonnette: Quand, l’ennemi se présentant, Comme il en voulait à l’argent, Sur le mulet du fisc une troupe se jette, Le saisit au frein et l’arrête. Le mulet, en se défendant, Se sent percé de coups; il gémit, il soupire. «Est-ce donc là, dit-il, ce qu’on m’avait promis? Ce mulet qui me suit du danger se retire; Et moi j’y tombe et je péris! – Ami, lui dit son camarade, Il n’est pas toujours bon d’avoir un haut emploi: Si tu n’avais servi qu’un meunier, comme moi, Tu ne serais pas si malade.» Le Loup et le Chien Un loup n’avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui s’était fourvoyé par mégarde. L’attaquer, le mettre en quartiers, Sire loup l’eût fait volontiers; Mais il fallait livrer bataille, Et le mâtin était de taille A se défendre hardiment. Le loup donc, l’aborde humblement, Entre en propos, et lui fait compliment Sur son embonpoint, qu’il admire. «Il ne tiendra qu’à vous, beau sire, D’être aussi gras que moi, lui répartit le chien. Quittez les bois, vous ferez bien: Vos pareils y sont misérables, Cancres, hères, et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim. Car quoi? rien d’assuré; point de franche lippée; Tout à la pointe de l’épée. Suivez moi, vous aurez un bien meilleur destin.» Le loup reprit: «Que me faudra-t-il faire? – Presque rien, dit le chien: donner la chasse aux gens Portant bâtons et mendiants; Flatter ceux du logis, à son maître complaire: Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons: Os de poulets, os de pigeons, Sans parler de mainte caresse.» Le loup déjà se forge une félicité Qui le fait pleurer de tendresse Chemin faisant, il vit le cou du chien pelé. «Qu’est-ce là? lui dit-il. – Rien. – Quoi? rien? – Peu de chose. – Mais encor? – Le collier dont je suis attaché De ce que vous voyez est peut-être la cause. – Attaché? dit le loup: vous ne courez donc pas Où vous voulez? – Pas toujours; mais qu’importe? – Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor.» Cela dit, maître loup s’enfuit, et court encor. |
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