Бесплатная библиотека, читать онлайн, скачать книги txt

БОЛЬШАЯ БЕСПЛАТНАЯ БИБЛИОТЕКА

МЕЧТА ЛЮБОГО КНИГОЛЮБА

Суббота, 04 мая, 03:29

Авторизация    Регистрация
Дамы и господа! Электронные книги в библиотеке бесплатны. Вы можете их читать онлайн или же бесплатно скачать в любом из выбранных форматов: txt, jar и zip. Обратите внимание, что качественные электронные и бумажные книги можно приобрести в специализированных электронных библиотеках и книжных магазинах (Litres, Read.ru и т.д.).

ПОСЛЕДНИЕ ОТЗЫВЫ О КНИГАХ

Михаил (19.04.2017 - 06:11:11)
книге:  Петля и камень на зелёной траве

Потрясающая книга. Не понравится только нацистам.

Антихрист666 (18.04.2017 - 21:05:58)
книге:  Дом чудовищ (Подвал)

Классное чтиво!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Ладно, теперь поспешили вы... (18.04.2017 - 20:50:34)
книге:  Физики шутят

"Не для сайта!" – это не имя. Я пытался завершить нашу затянувшуюся неудачную переписку, оставшуюся за окном сайта, а вы вын... >>

Роман (18.04.2017 - 18:12:26)
книге:  Если хочешь быть богатым и счастливым не ходи в школу?

Прочитал все его книги! Великий человек, кардинально изменил мою жизнь.

АНДРЕЙ (18.04.2017 - 16:42:55)
книге:  Технология власти

ПОЛЕЗНАЯ КНИГА. Жаль, что мало в России тех, кто прочитал...

Читать все отзывы о книгах

Обои для рабочего стола

СЛУЧАЙНОЕ ПРОИЗВЕДЕНИЕ

Завален снегом мой балкон,
А вместе с ним душа и мысли
Январь настал, и знает он,
Где чувства все мои зависли.
Любови моей не проломить
Упрямства твоего преграды
Опять ты мимо пронеслась,
Твои глаза моим не рады...... >>

13.05.10 - 05:18
Автор неизвестен

Читать онлайн произведения


Хотите чтобы ваше произведение или ваш любимый стишок появились здесь? добавьте его!

Поделись ссылкой

La promesse de лаубе   ::   Gary Romain

Страница: 6 из 98
 


C'est ainsi que la musique, la danse et la peinture successivement écartées, nous nous résignâmes à la littérature, malgré le péril vénérien. Il ne nous restait plus maintenant, pour donner à nos rêves un début de réalisation, qu'à nous trouver un pseudonyme digne des chefs-d'œuvre que le monde attendait de nous. Je restais des journées entières dans ma chambre à noircir du papier de noms mirobolants. Ma mère passait parfois la tête à l'intérieur pour s'informer de l'état de mon inspiration. L'idée que ces heures de labeur auraient pu être consacrées plus utilement à l'élaboration des chefs-d'œuvre en question ne nous était jamais venue à l'esprit.

– Alors?

Je prenais la feuille de papier et lui révélais le résultat de mon travail littéraire de la journée. Je n'étais jamais satisfait de mes efforts. Aucun nom, aussi beau et retentissant fût-il, ne me paraissait à la hauteur de ce que j'aurais voulu accomplir pour elle.

– Alexandre Natal. Armand de La Torre. Terrai. Vasco de La Fernaye…

Cela continuait ainsi pendant des pages et des pages. Après chaque chapelet de noms, nous nous regardions, et nous hochions tous les deux la tête. Ce n'était pas ça – ce n'était pas ça du tout. Au fond, nous savions fort bien, l'un et l'autre, les noms qu'il nous fallait – malheureusement, ils étaient déjà tous pris. «Goethe» était déjà occupé, «Shakespeare» aussi, et «Victor Hugo» aussi. C'était pourtant ce que j'aurais voulu être pour elle, c'était cela que j'aurais voulu lui offrir. Parfois, lorsque je levais les yeux vers elle, assis derrière la table, dans mes culottes courtes, il me semblait que le monde n'était pas assez grand pour contenir mon amour.

– Il faudrait quelque chose comme Gabriele d'Annunzio, dit ma mère. Il a fait souffrir la Duse terriblement.

Ceci était dit avec une nuance de respect et d'admiration. Il paraissait à ma mère tout naturel que les grands hommes fissent souffrir les femmes, et elle espérait bien que j'allais, à cet égard, donner le meilleur de moi-même, moi aussi. Elle tenait énormément à mes succès féminins. Elle y voyait manifestement un des aspects essentiels de la réussite terrestre. C'était pour elle quelque chose qui allait de pair avec les honneurs officiels, les décorations, les grands uniformes, le Champagne, les réceptions à l'Ambassade, et lorsqu'elle me parlait de Vronski et d'Anna Karénine, elle me regardait avec fierté, caressait mes cheveux et soupirait bruyamment, avec un sourire de naïve anticipation. Peut-être y avait-il, dans le subconscient de cette femme, qui avait été si belle, mais qui vivait depuis si longtemps sans homme, un besoin de revanche physique et sentimentale qu'elle demandait à son fils de prendre à sa place. En tout cas, après avoir passé la journée à marcher de maison en maison, sa petite valise à la main, – il s'agissait d'aller voir les riches Anglais, dans les palaces, en se présentant comme une dame appauvrie de l'aristocratie russe réduite à vendre ses derniers «bijoux de famille» – les bijoux lui étaient confiés par les boutiquiers et une commission de dix pour cent lui était réservée – après une journée d'autant plus humiliante et fatigante qu'il lui arrivait rarement de conclure plus d'une affaire par mois, elle prenait à peine le temps d'ôter son chapeau et son manteau gris, d'allumer une cigarette et venait avec un sourire heureux s'asseoir en face du gamin en culottes courtes, lequel, écrasé par l'horreur de ne pouvoir rien faire pour elle, passait ses journées à se creuser la cervelle à la recherche d'un nom assez beau, assez retentissant, assez prometteur pour qu'il pût exprimer tout ce qui se passait dans son cœur, pour qu'il sonnât haut et clair aux oreilles de sa mère, avec tout l'écho convaincant de cette gloire future qu'il se proposait de déposer à ses pieds:

– Roland de Chantecler, Romain de Mysore…

– Il vaut peut-être mieux prendre un nom sans particule, s'il y a encore une révolution, disait ma mère.

Je débitais un à un le chapelet de pseudonymes sonores et grandiloquents, chargés d'exprimer tout ce que je ressentais, tout ce que je voulais lui offrir. Elle écoutait avec une attention un peu anxieuse, et je sentais bien qu'aucun de ces noms ne lui suffisait, qu'aucun n'était assez beau pour moi. Peut-être cherchait-elle simplement à me donner courage et confiance dans mon destin. Sans doute savait-elle combien je souffrais d'être encore un enfant, de ne rien pouvoir pour elle, et peut-être avait-elle surpris mon regard anxieux, alors que, de notre balcon, je la voyais s'éloigner chaque matin dans l'avenue Shakespeare, avec sa canne, sa cigarette et la petite valise pleine de «bijoux de famille», et que nous nous demandions tous les deux si la broche, la montre ou la tabatière en or allaient trouver cette fois un acquéreur.

– Roland Campeador, Alain Brisard, Hubert de Longpré, Romain Cortès.

Je voyais bien à ses yeux que ce n'était pas encore ça, et j'en venais à me demander sérieusement si j'arriverais jamais à lui donner satisfaction. Bien plus tard, lorsque pour la première fois j'entendis à la radio le nom du général de Gaulle, au moment de son fameux appel, ma première réaction fut un mouvement de colère parce que je n'avais pas songé à inventer ce beau nom quinze ans plus tôt: Charles de Gaulle, cela aurait sûrement plu à ma mère, surtout si je l'avais écrit avec un seul «1». La vie est pavée d'occasions perdues.



CHAPITRE IV



La tendresse maternelle dont j'étais entouré eut à cette époque une conséquence inattendue et extrêmement heureuse.

Lorsque les affaires allaient bien et que la vente de quelque «bijou de famille» permettait à ma mère d'envisager un mois de relative sécurité matérielle, son premier soin était d'aller chez le coiffeur; elle allait ensuite écouter l'orchestre tzigane à la terrasse de l'Hôtel Royal et engageait une femme de ménage, chargée d'exécuter dans l'appartement divers travaux de propreté – ma mère a toujours eu horreur de laver le plancher et lorsqu'une fois, en son absence, j'essayai de nettoyer le parquet moi-même, et qu'elle me surprit à quatre pattes, un torchon à la main, ses lèvres se mirent à grimacer, les larmes coulèrent sur ses joues, et je dus passer une heure à la consoler et à lui expliquer que, dans un pays démocratique, ces petits travaux ménagers étaient considérés comme parfaitement honorables et qu'on pouvait s'y livrer sans déchoir.

1<<567>>98


В тексте попалась красивая цитата? Добавьте её в коллекцию цитат!
Французские дети не капризничают. Уни...Кэтрин Кроуфорд99 руб.
Колесо войныВасилий Сахаров69,90 руб.
ИнферноДэн Браун199 руб.
На пятьдесят оттенков темнееЭ. Л. Джеймс149,90 руб.


copyright © Бесплатная библиотека,    контакты: [email protected]