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Михаил (19.04.2017 - 06:11:11)
книге:  Петля и камень на зелёной траве

Потрясающая книга. Не понравится только нацистам.

Антихрист666 (18.04.2017 - 21:05:58)
книге:  Дом чудовищ (Подвал)

Классное чтиво!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Ладно, теперь поспешили вы... (18.04.2017 - 20:50:34)
книге:  Физики шутят

"Не для сайта!" – это не имя. Я пытался завершить нашу затянувшуюся неудачную переписку, оставшуюся за окном сайта, а вы вын... >>

Роман (18.04.2017 - 18:12:26)
книге:  Если хочешь быть богатым и счастливым не ходи в школу?

Прочитал все его книги! Великий человек, кардинально изменил мою жизнь.

АНДРЕЙ (18.04.2017 - 16:42:55)
книге:  Технология власти

ПОЛЕЗНАЯ КНИГА. Жаль, что мало в России тех, кто прочитал...

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Обои для рабочего стола

СЛУЧАЙНОЕ ПРОИЗВЕДЕНИЕ

Золото моих опавших вёсен
Собираю в тихие стихи.
Ветер покружил и снова бросил
Детских грёз сухие лепестки.

Ничего от жизни не осталось
Той, в которой молодость цвела.
То, что куролесила - не жалость,
Жаль, что быстрокрылою была...

10.08.10 - 15:06
Владимир Ванке

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La promesse de лаубе   ::   Gary Romain

Страница: 9 из 98
 
» Je savais aussi qu'elle était fille d'un horloger juif de la steppe russe, de Koursk, plus précisément; qu'elle avait été très belle, qu'elle avait quitté sa famille à l'âge de seize ans; qu'elle avait été mariée, divorcée, remariée, divorcée encore – et tout le reste, pour moi, était une joue contre la mienne, une voix mélodieuse, qui murmurait, parlait, chantait, riait – un rire insouciant, d'une gaieté étonnante, que je guette, j'attends, je cherche en vain, depuis, autour de moi; un parfum de muguet, une chevelure sombre qui coule à flots sur mon visage et, murmurées à l'oreille, des histoires étranges d'un pays qui, un jour, allait être le mien. Conservatoire ou pas, elle devait cependant avoir du talent, parce qu'elle mettait à évoquer pour moi la France tout l'art des conteurs orientaux et une force de conviction dont je ne me suis jamais remis. Jusqu'à ce jour, il m'arrive d'attendre la France, ce pays intéressant, dont j'ai tellement entendu parler, que je n'ai pas connu et que je ne connaîtrai jamais – car la France que ma mère évoquait dans ses descriptions lyriques et inspirées depuis ma plus tendre enfance avait fini par devenir pour moi un mythe fabuleux, entièrement à l'abri de la réalité, une sorte de chef-d'œuvre poétique, qu'aucune expérience humaine ne pouvait atteindre ni révéler. Elle connaissait notre langue remarquablement – avec un fort accent russe, il est vrai, dont je garde la trace dans ma voix jusqu'à ce jour – elle n'avait jamais voulu m'expliquer où, comment, de qui, à quel moment de sa vie elle l'avait apprise. «J'ai été à Nice et à Paris» – c'était tout ce qu'elle avait consenti à me confier. Dans sa loge de théâtre glacée, dans l'appartement que nous partagions avec trois autres familles d'acteurs, où une jeune bonne, Aniela, prenait soin de moi et, plus tard, dans les wagons à bestiaux qui nous emportaient vers l'Ouest, avec le typhus pour compagnie, elle s'agenouillait devant moi, frottait mes doigts engourdis et continuait à me parler de la terre lointaine où les plus belles histoires du monde arrivaient vraiment; tous les hommes étaient libres et égaux; les artistes étaient reçus dans les meilleures familles; Victor Hugo avait été Président de la République; l'odeur du collier de camphre que je portais autour du cou, remède souverain, paraît-il, contre les poux typhiques, me piquait aux narines; j'allais être un grand violoniste, un grand acteur, un grand poète; le Gabriele d'Annunzio français, Nijinsky; Emile Zola; on nous gardait en quarantaine à Lida, à la frontière polonaise; je marchais dans la neige, le long de la voie ferrée, une main dans celle de ma mère, tenant dans l'autre un pot de chambre dont je refusais de me séparer depuis Moscou et qui était devenu un ami: je m'attache très facilement; on me rasait le crâne; couchée sur une paillasse, le regard perdu dans le lointain, elle continuait à évoquer mon avenir radieux; je luttais contre le sommeil et ouvrais des yeux tout grands pour essayer d'apercevoir ce qu'elle voyait; le Chevalier Bayard; la Dame aux Camélias; on trouvait du beurre et du sucre dans tous les magasins; Napoléon Bonaparte; Sarah Bernhardt – je m'endormais enfin, la tête sur son épaule, le pot de chambre serré dans mes bras. Plus tard, beaucoup plus tard, après quinze ans de contact avec la réalité française, à Nice, où nous étions venus nous établir, le visage ridé, maintenant, et les cheveux tout blancs, vieillie, puisqu'il faut bien dire le mot, mais n'ayant rien appris, rien remarqué, elle continua à évoquer, avec le même sourire confiant, ce pays merveilleux qu'elle avait apporté avec elle dans son baluchon; quant à moi, élevé dans ce musée imaginaire de toutes les noblesses et de toutes les vertus, mais n'ayant pas le don extraordinaire de ma mère de ne voir partout que les couleurs de son propre cœur, je passai d'abord mon temps à regarder autour de moi avec stupeur et à me frotter les yeux, et ensuite, l'âge d'homme venu, à livrer à la réalité un combat homérique et désespéré, pour redresser le monde et le faire coïncider avec le rêve naïf qui habitait celle que j'aimais si tendrement.

Oui, ma mère avait du talent – et je ne m'en suis jamais remis.

D'un autre côté, le sinistre Agroff, usurier, boulevard Gambetta, un répugnant factotum d'Odessa, déteint, graisseux, flasque, m'avait dit un jour,.s'étant vu refuser les dix pour cent d'intérêt mensuel de la somme qu'il nous avait prêtée pour l'achat d'une «participation» dans un taxi Renault: «Ta mère fait la grande dame, mais quand je l'ai connue, elle chantait dans les beuglants, dans les caf'conc' pour soldats. Son langage vient de là. Je ne me sens pas insulté. Une femme comme ça ne peut pas insulter un honorable commerçant.» N'ayant, à cette époque, que quatorze ans, et ne pouvant guère encore subvenir aux besoins dé ma mère, ce qui était mon plus cher désir, je nie soulageai en donnant à l'honorable commerçant une très belle paire de claques, la première que j'assenais dans une longue et brillante carrière de distributeur de paires de claques qui devait bientôt me rendre célèbre dans le quartier. A partir de ce jour, en effet, ma mère, éblouie par cet exploit, prit l'habitude de venir se plaindre à moi chaque fois qu'à tort ou à raison, elle se sentait insultée, concluant invariablement sa version, pas toujours exacte, de l'incident, par ce refrain: «II croit que je n'ai personne pour me défendre, qu'on peut m'insulter impunément. Comme il se trompe! Va lui donner une paire de gifles.» Je savais que, neuf fois sur dix, l'insulte était imaginaire, que ma mère voyait des insultes partout, qu'elle était parfois la première à injurier les gens sans raison, sous l'effet de ses nerfs surmenés. Mais je ne me suis jamais dérobé. J'avais horreur de ces scènes, ces éclats continuels m'étaient insupportables, odieux, mais je m'exécutais. Il y avait quatorze ans, déjà, que ma mère vivait et luttait seule, et rien ne l'enchantait plus que de se sentir «protégée», de sentir une présence virile à ses côtés. Je prenais donc mon courage à deux mains, j'étouffais ma honte et j'allais trouver quelque malheureux diamantaire, boucher, marchand de tabac, antiquaire, qui m'était ainsi désigné. L'intéressé voyait alors entrer dans sa boutique un garçon frémissant, qui se plantait devant lui, les poings serrés, et lui disait d'une voix tremblante d'indignation – une indignation qui allait avant tout à la manifestation de mauvais goût à laquelle sa piété filiale l'obligeait à se livrer: «Monsieur, vous avez insulté ma mère, tenez!» Là-dessus, je donnais une gifle au malheureux. J'acquis ainsi, très tôt, une réputation de voyou dans les environs du boulevard Gambetta, et personne n'imaginait quelle horreur j'avais moi-même de ces scènes, combien j'en souffrais et combien elles m'humiliaient.

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